Les technologies
de l'information et de la
communication dans l'enseignement primaire de Ville de Luxembourg
PROJET INFOLINK
Base de Discussion
proposée par Hubert Marx et Gast Nilles
0. ANALYSE DE LA SITUATION EXISTANTE
Depuis des années les technologies de l'information et de la communication font l'objet de grandes discussions au sein du corps enseignant de la Ville de Luxembourg. D'une part, on veut se conformer aux recommandations émises par le MENFP, d'autre part on bute contre la situation financière précaire de la Ville.
Pour l'instant deux instituteurs ont la possibilité d'enseigner
avec des ordinateurs (en l'occurrence Hubert Marx
à Hamm, avec 6 ordinateurs financés par la Ville et 3
mis à la disposition par lui-même et Gast Nilles
à Eich, avec 9 ordinateurs d'occasion financés pour la
plupart par des actions personnelles, une machine personnelle
et du matériel financé par la Ville).
Or, on observe les petites communes s'équiper avec du matériel hors de pair, alors qu'en Ville les écoles auraient grand besoin de se mettre à la tête du progrès.
Profitant de nos expériences faites sur le terrain, nous pensons qu'il faut remédier à cette situation en proposant des solutions réalisables à court terme et montrer dans un modèle économique et évolutif les possibilités à moyen terme pour l'enseignement primaire de la Ville de Luxembourg.
Nous sommes d'avis qu'il faut donner la chance à tous les élèves (y compris ceux des "zones pédagogiques prioritaires") d'entrer en contact avec ce médium incontournable. Limiter ce contact à quelques groupes privilégies irait à l'encontre des principes de notre école publique.
Afin de rester très près des besoins réels nous proposons dans un premier temps d'effectuer une enquête auprès du corps enseignant de la Ville pour mettre en évidence les opinions et affinités réelles de nos collègues. La dernière demande à ce sujet fut adressée en 1993/94 au corps enseignant.
1. BUTS ET PROJETS
Nous n'allons pas relater l'importance de l'apprentissage des technologies
de l'information et de la communication. Cette argumentation peut
être consultée autre part. Nous pensons qu'un emploi concret
des ordinateurs s'avère important pour garantir dès le
plus jeune âge un contact de nos élèves avec les
technologies nouvelles.
Nous proposons le schéma d'action suivant:
Expériences personnelles en informatique à faire vivre à nos élèves
- traitement de texte ("Schreiwatelier")
- DTP (journal scolaire commun, livres, etc.... )
- tableurs et banques de données (p. ex. bibliothèque)
- traitement de l'image (photo et vidéo) et du son
* textes oraux (p. ex. TEO)
* utilisation de CD-Rom de référence
* CD-Rom éducatifs
* logiciels didactiques
* robotique
* communication mondiale par internet
* vidéoconférence
2. ORGANISATION ET POINT DE DÉPART
Nous proposons un plan évolutif axé sur les points suivants:
2. 1. MATÉRIEL
2. 1. 1. QUATRE CENTRES
Nous proposons quatre centres équipés d'une salle informatique. Ces centres, choisis pour leur situation d'accès central, seraient à Eich, Bonnevoie, Cents et au Centre. Chaque salle serait équipée du matériel suivant: 10 à 15 ordinateurs, imprimante laser noir et blanc, une imprimante à jet d'encre couleur, scanner, caméra vidéo, un lecteur amovible (SyQuest ou Jaz). Le tout serait relié en réseau. Chaque salle devrait disposer d'un accès ISDN pour être relié au RESTENA. L'interconnexion des salles et des ordinateurs isolés pourrait se faire par internet (ou intranet).
2.1.2. ÉQUIPEMENT PAR CLASSE
Chaque collègue qui le désire pourrait être équipé d'un ou deux ordinateurs avec une imprimante à jet d'encre par classe. L'équipement se ferait selon un plan annuel. L'accord pour l'acquisition et la mise à disposition devrait être transparent. Le matériel pourrait être rendu au centre pour une autre utilisation au cas où il n'y aurait plus d'intérêt
2.2. RESSOURCES HUMAINES
2.2. 1. COORDINATEUR
Un coordinateur s'occuperait de la gérance de tout le matériel (càd. les ordinateurs isolés dans les salles de classes et les ordinateurs des salles infos), Il se concerterait avec ses collègues pour l'acquisition des logiciels. Il veillerait aux contrats de licences et s'occuperait de l'appui technique, des coordinations d'horaires et de la prise en charge pédagogique des enseignants qui participent avec leur classe. Il serait l'interlocuteur avec les organes de la Ville (Service de l'Enseignement, Service informatique etc..) et les institutions telle que RESTENA, CTE, etc..
2.2.2. TITULAIRES
Chaque centre info serait sous la tutelle d'un titulaire qui assurerait l'enseignement pour son secteur défini. Pour démarrer en douceur nous proposons dans un premier temps l'utilisation de ces salles pour toutes les classes de 5e et 4e dans une alternance A/B (càd. 20 fois 2 séances par an). Ce modèle permettrait le passage de 16 classes par semaine par an.
Les plages horaires actives pour les classes seraient flexibles, mais auraient lieu par exemple de 9h00- 11h00 et de 14h15-16h15. Les titulaires responsables des salles info seraient présents de 8h00- 11h45 et de 14h00- 16h30 (mise au point des machines, coordination avec le groupe, préparation du matériel élève)
L'accès des classes aux salles se ferait de préférence par bus de ligne, à pied si possible et exceptionnellement par service spécial.
2.2.3. FORMATION
Des cours pour enseignants seraient organisés les après-midi libres ou le soir par le groupe du coordinateur et des titulaires des salles infos. Ces cours auraient pour but de permettre à chacun d'accéder aux technologies informatiques et de communication sous une approche utile pour l'école.
Le coordinateur et les titulaires responsables des salles informatiques devraient pouvoir profiter d'une formation continue poussée pour accomplir leur tache. Cette formation pourrait être organisée par le CTE en collaboration étroite avec le CRP-Henri Tudor.
3. COLLABORATION
En dehors de la coordination interne des titulaires des salles et du coordinateur, il va sans dire qu'une telle structure nécessite une collaboration étroite entre le Service de l'Enseignement, les enseignants et ses représentants au sein du Comité de cogestion, l'inspectorat, les responsables du RESTENA et du CTE et aussi du centre informatique de la Ville.
4. BUDGET
La réalisation de ce projet permettrait de centraliser au maximum le matériel informatique engagé et garantirait une utilisation rentable et efficace. Rappelons que toutes les machines appartiendraient à une même "banque de machines".
Les machines dans les salles de classes seraient "prêtées" pour une année. Le stock des machines se rajeunirait au fur et à mesure des grands progrès techniques. Les anciennes machines pourraient servir à équiper des salles de classes dont les activités seraient moins sophistiquées (p.ex. traitement de texte et mise en page).
Nous pensons que le financement de quatre salles informatiques serait plus efficace qu'un équipement délibéré parsemé entre tous les enseignants de la Ville. Le financement du matériel pourrait se faire par acquisition ou par un système de location-achat. Une évaluation devrait avoir lieu.
L'enveloppe budgétaire devrait comporter la partie "ressources humaines" (les enseignants responsables des salles info et le coordinateur) et la partie "matériel" (hard- et software, locaux).
Cette partie "matériel" se chiffrerait aux environs de 2.000.000 LUF pour le début. Mais il faut absolument prévoir des budgets annuels pour le matériel, étant donné que celui-ci est sujet à de bouleversements périodiques.
La part financière des "ressources humaines" (càd. allouée aux enseignants responsables des centres info et du coordinateur) garantirait un maximum de chances de réussite à un projet, qui a pour but de doter les enfants de la Ville de Luxembourg de connaissances informatiques concrètes avant de quitter l'école primaire publique.
5. DISSOLUTION DES CENTRES
Aussitôt que les centres info auraient accompli leur mission de démarrage ou après évolution dans une autre direction pédagogique, les centres pourront être dissouds et les machines réparties dans les classes intéressées.
5.1 CONCLUSION
Le précédent texte succinct est conçu de manière à servir de base pour une discussion plus approfondie. Il reste encore des questions à trancher, mais en gros nous pensons que ce projet est réalisable dans la mesure ou les décideurs administratifs et politiques se rallient à l'idée qu'une introduction des technologies de l'information et de la communication soit nécessaire.
Luxembourg, Ie 13 octobre 1997.
Hubert Marx et Gast Nilles, enseignants de la Ville de Luxembourg
